Recherche invasive - Part 2

par firmm Team

Texte: Eleonore Op de Beeck, veterinaire firmm

Indication: Ici Part 1 par Jörn Selling.

La saison d’observation des baleines 2012 avait bien démarré lorsque nous avons rencontré «Curro», l’un de nos globicéphales mâles. L’année dernière il avait été sérieusement blessé, probablement par une hélice, et arborait une coupure grande et profonde près de la nageoire dorsale. Nous l’avons revu cette année alors que nous pensions qu’il ne passerait pas l’hiver mais, par chance, il a réussi. Cependant, après une longue période de guérison et beaucoup de pertes de peau morte, il a maintenant une énorme cicatrice et la nageoire est tombée d’un côté, ce qui est très déstabilisant pour l’animal. En plus, même si le groupe s’approche du bateau, «Curro» ne s’approche plus jamais depuis ce malheureux accident si traumatisant.

C’est l’un des gros problèmes que nous avons dans le Détroit de Gibraltar. Malheureusement cette année, nous avons rencontré encore plus de problèmes causés par les humains. L’un des groupes de recherche ici dans le Détroit a maintenant décidé de suivre la trace des géants des mers en leur mettant des émetteurs. Autant que je puisse comprendre, étant vétérinaire, et aussi importante que soit la recherche, je crois fermement que les droits des animaux et leur bien-être passent en premier. Ces méthodes de pose d’émetteurs endommagent la peau des animaux puisque cela se fait en insérant les crochets de l’émetteur dans la peau, créant une zone d’inflammation et d’infection si le matériel n’est pas parfaitement stérile.

Entzündung

Notre fondation suit ces animaux depuis des années, 14 exactement. Nous connaissons très bien leurs trajets, nous savons quand les animaux se nourrissent, quand ils se déplacent selon les marées, leurs horaires. Nous n’avons jamais été invasifs et pourtant nous très bien trouver ces géants.

Nous avons donné des noms à ces animaux et nous sommes capables d’identifier le groupe familial auquel ils appartiennent, tout cela par photo-identification. Des centaines et des centaines de photos ont permis d’obtenir cette connaissance. En prenant des photos, nous avons vu que «Gonzo» l’un des grands mâles, avait reçu un émetteur. Heureusement, l’émetteur est tombé mais il a maintenant une vilaine cicatrice du côté gauche de sa nageoire dorsale. De l’autre côté de sa nageoire dorsale montre un scenario encore pire car à la base de sa nageoire on voit une grosse blessure qui, d’après la photo, n’est pas seulement infectée mais montre des signes de nécrose tout au long de la base, ce qui fait tomber la nageoire dorsale du côté droit.

Gonzo

Quelles seront les conséquences, nous ne le savons pas encore mais pour dire la vérité, ces animaux sont maltraités et stressés et de cela nous savons tous les conséquences.

Un autre animal que nous connaissons très bien, «Edu», un autre géant mâle a lui aussi reçu un émetteur qui lui provoque une inflammation qui lui est pénible.

Edu Edu

Cet animal appartient au groupe familial de Curro, le grand mâle qui a été sévèrement blessé par une hélice Edu est le guide et le protecteur de Curro. Quand Edu a reçu un émetteur, cela a stressé non seulement Edu mais aussi Curro qui a vu son protecteur maltraité.

Les causes de bien des maladies que nous voyons chez nos animaux aquatiques à l’état sauvage sont encore objets d’études. Mais il est un fait que le stress est impliqué dans beaucoup d’entre elles en faisant baisser le système immunitaire et en rendant les animaux plus vulnérables aux infections.

Poursuivre ces animaux, implanter des émetteurs...cela provoque beaucoup de stress et n’aide réellement pas la situation déjà préjudiciable qu’ils affrontent dans le Détroit de Gibraltar (pollution, contamination acoustique, etc.)

 Gorro

Dans notre fondation nous comprenons l’importance de la recherche et la volonté de tout apprendre sur ces beaux animaux, mais après avoir observé ce qui leur arrive, nous souhaitons une meilleure façon de faire et surtout moins nuisible.

Retour