La 22ème réunion annuelle de firmm le 22 février 2020 à Aarau

par firmm Team

Texte: Andrea Stampfli, Photos: Thomas Brückmann et Stefan Bichsel

Le 22.2.2020, la réunion annuelle de firmm a eu lieu pour la 22ème fois ! Les nombreux amis des baleines et des dauphins qui viennent nous rendre visite chaque année sont accueillis chaleureusement par Katharina en personne. Cette année encore, certains d'entre eux se sont déplacés depuis l'étranger ; d'Allemagne et d'Autriche ainsi que d'Espagne, notamment les employés de firmm. Katharina a tout particulièrement souhaité la bienvenue à l'ensemble du conseil d'administration de la fondation.

Patricia Holm, membre du conseil d'administration de la fondation, et Jörn Selling, biologiste marin de firmm , ont rédigé conjointement un rapport scientifique sur les blessures et l'état de santé des cétacés dans le détroit de Gibraltar. Ce document a déjà été présenté par la professeure Patricia Holm à la CBI et sera bientôt publié dans le "Aquatic Mammals journal". Katharina a tenu à les féliciter tous les deux pour leur précieux travail et les a remerciés d'avoir permis à firmm de participer à ce projet.

C’est Samuel Notz, le plus jeune membre du conseil d'administration de la fondation, qui a exposé brièvement le déroulement de la soirée.

Les déchets marins et les microplastiques

Une menace spécifique pour les baleines et les dauphins?

Prof. Dr. rer. nat. Patricia Holm

En décembre 2019, un cachalot a été retrouvé échoué sur la côte écossaise alors que son estomac contenait plus de 100 kg de déchets. Encore et toujours, des animaux dont l'estomac est rempli de plastique, finissent par mourir échoués.

Les océans sont de plus en plus encombrés de plastique. Sur les photos satellites on peut apercevoir que cinq grands tapis de plastiques flottent sur les océans et accumulent ainsi les déchets de plastique. Des images récentes montrent que ces vortex se déploient progressivement. Bientôt, il sera malheureusement plus facile de pointer des régions où le plastique flottant est absent. Les vortex fusionnent constamment entre eux. On estime qu'il y a plus de cinq milliards de fragments de plastique dans les océans, pour un poids total de 250 000 tonnes.

Mais qui produit tout ce plastique et pour faire quoi? Depuis la guerre de 1939-1945 jusqu'à aujourd'hui, la demande et donc la production de plastique est en augmentation constante. Entre 1950 et 2015, 8,3 milliards de tonnes de plastique ont été produites dans le monde. 56% de cette production a été fabriqué après l'an 2000. D'ici 2050, 20 % des combustibles fossiles seront utilisés pour la production de plastique.

Mais quel est le problème ? À quoi sert tout ce plastique ? Avant tout, il est important de ne pas diaboliser la matière plastique en soi, car elle présente des qualités très intéressantes. Elle est légère, facile à mettre en forme et sert, par exemple, à assurer des bonnes conditions d'hygiène. En revanche, près de 40 % de la production de plastique est utilisée pour les emballages. Ce qui, a priori, ne devrait pas nécessairement être un problème.

Le vrai problème se situe au niveau du cycle de vie du plastique, c’est à dire sa durée d'utilisation. Par exemple, dans le secteur de la construction le plastique a une durée d'utilisation allant jusqu'à 35 ans. Cependant, en ce qui concerne les emballages en plastique, leur cycle de vie moyen atteint à peine 2 mois environ. Et que devient ce plastique ensuite?

La Suisse est leader mondial dans le domaine du traitement des déchets. Le pays n'a pas de sites d'enfouissement et présente le taux de recyclage et de récupération le plus élevé. Nous pouvons en être fiers. D'autres pays européens situés en bord de mer possèdent encore des décharges et ne pratiquent pas de gestion optimale des déchets. Au littoral, il y a toujours du vent et par conséquent, le plastique, qui est léger finit rapidement dans la mer. Mais même en Suisse, le plastique est indispensable à la vie de tous les jours. Les légumes frais étaient autrefois recouverts de plastique. La plupart de ceux-ci en provenance d'Espagne

Comme par exemple, presque toute les fraises, framboises, mûrs et autres fruits rouges, qui proviennent de Huelva, où le Parc national Doñana a été creusé. Un autre exemple est la célèbre "Mar de Plástico", une immense « mer » de serres, qui se trouve à Almería . C’est la plus grande culture intensive du monde avec une superficie de plus de 360 km2 (ce qui correspond à environ 10 fois le canton de Bâle-Campagne). Nos légumes y sont cultivés dans des serres en plastique. Le plastique finit par se déchirer et s’il est mal évacué il aboutit forcément dans la mer. D’autres nombreux déchets plastiques issus, cette fois de la pêche se retrouvent également dans la mer, comme par exemple les filets et les lignes de pêche. La mer Méditerranée est l'une des mers les plus polluées du monde et de ce fait, on l’appelle parfois « le piège de plastique ».

Contrairement aux microplastiques (< 5 mm), les fragments de macroplastique sont clairement visibles. Lors de sa décomposition, le plastique ne se dégrade pas en molécules, mais reste stable sous forme de petits fragments. C’est le résultat d'une décomposition thermique, photochimique (rayonnement électromagnétique, comme les UV), chimique (sel, etc.) et physique (érosion par le vent, les vagues, le sable). Ces particules peuvent soit flotter à la surface de l'eau lorsqu'elles sont plus légères que celle-ci, soit se déposer au fond de l'eau ou encore être rejetées sur le rivage. Les microplastiques, eux, sont initialement utilisés sous forme microbilles de plastique, notamment dans le dentifrice. Mais quelle est l'importance de ces microplastiques? C’est, en réalité, l’immense partie immergée de l’iceberg, car ces microfragments sont invisibles. En effet, seulement 1,4 % des particules sont supérieures à 5 mm et donc clairement visibles. En moyenne, la mer Méditerranée contient 463 g de microplastiques par m², ce qui équivaut à plus de 3.000 milliards de particules de plastiques au total.

De quelle manière le plastique affecte-t-il les baleines ?

Premièrement, ces déchets sont comme des pièges flottants dans lesquels les baleines peuvent s'emmêler. Les lignes, les filets et autres déchets peuvent donc les gêner dans leurs déplacements et les empêcher de chasser. Pour les espèces les plus rares, même la perte d'un seul animal peut avoir des conséquences dévastatrices sur leur chances de survie. Encore et toujours, on retrouve des animaux échoués avec l'estomac rempli de déchets et fragments de plastique. Pour le moment, nous ne sommes pas en mesure d’expliquer pourquoi ce sont surtout les cachalots, les baleines à bec de Cuvier et les dauphins de Risso (des cétacés qui chassent au sonar et non pas visuellement), qui absorbent autant de plastique. Par ailleurs, on ne connaît pas encore non plus les conséquences de l'ingestion de microplastiques. Des expériences scientifiques avec des puces d'eau montrent que les microplastiques ingérés sont totalement éliminés. Il est certain que le processus d'absorption et d'excrétion du plastique à lui seul nécessite beaucoup d'énergie, déjà en quantité restreinte chez les animaux. Pour mesurer le taux d'absorption des microplastiques par les baleines et les dauphins on utilise les résultats obtenus sur les animaux destinés à leur alimentation. Ceci soulève de nouvelles questions et évaluations assez complexes : Quels sont les espèces alimentaires préférés des baleines et dauphins? Celles-ci ingèrent-elles des microplastiques ? Combien ? Etc. Pour donner un exemple, dans le cas du maquereau, des microplastiques ont été trouvés dans 71 % des cas.

La brochure "Ehrfurcht vor dem Leben" ("Révérence pour la vie") écrite par Pr. Dr. Patricia Holm et son mari est mise à disposition sur les stands. Elle peut être emportée gratuitement et ceux qui le souhaitent peuvent déposer une contribution dans la cagnotte prévue à cet effet.

Présentation du conseil d'administration de la fondation, de l'équipe des employés, des bénévoles et rétrospective sur la saison 2019, par Katharina Heyer

Katharina présente le conseil d'administration de la fondation, ainsi que tous les employés et tous les bénévoles de la saison 2019. Elle tient à les remercier pour leur travail, de même que tous ceux qui ont contribué au succès de la saison 2019.

Grâce à quelques photos superbes, Katharina emmène tous les participants pour une visite virtuelle à Tarifa. Pour ceux qui ne connaissent pas encore Tarifa, elle décrit ce lieu exceptionnel où est implantée firmmet où vivent les animaux. Elle illustre son récit avec des cartes géographiques, sur lesquelles on peut aussi voir les trajectoires des excursions. firmm a maintenant plusieurs bureaux à Tarifa, mais cherche un nouveau lieu qui serait plus approprié comme bureau principal. Car l’actuel petit local est situé au centre de la vieille ville quelque peu caché dans une rue secondaire. Les deux bateaux de firmm sont amarrés l'un à côté de l'autre dans le port.firmm ne s'est toujours pas vu allouer un emplacement portuaire permanent.

En 2019, nous avons accueillis 33.445 participants à nos excursions d'observation. Cela représente une augmentation significative par rapport à l'année précédente. En effet, il n’y a eu que 59 jours de vents violents où nous n’avons pas pu sortir en mer. Nous avons donné 1.700 séances d'informations aux participants. Un court métrage de Sebastian Kanzler permet de se faire une idée du déroulement de nos excursions en bateau.

Ensuite, Katharina entame la partie sur l’observation des animaux. Etant donné que nous avons effectué 47 voyages supplémentaires, nous avons logiquement aussi répertorié davantage d'observations d'animaux. Katharina projette des courts métrages et de magnifiques scènes pour chaque espèce.

En 2019, nous n'avons pas eu besoin de nous déplacer dans la baie d'Algésiras, car il n'y a eu que quelques jours de vent fort où nous ne pouvions pas sortir dans le détroit de Gibraltar.

Les dauphins communs, qui vivent habituellement dans cette baie, ont cependant souvent été observés dans le détroit. Les nombreuses rencontres avec les grands groupes de dauphins bleus et blancs ont été autant d’expériences merveilleuses.

Chez les grands dauphins, nous avons recensés plus de 23 nouveau-nés et le plus grand groupe comptait 75 dauphins, à savoir qu’en moyenne un groupe est composé d'environ 45 individus.

En ce qui concerne les globicéphales, nous avons été témoins de deux "Entradas" impressionnantes, comprenant chacune environ 150 et 200 baleines. Lorsque souffle le vent fort du Levant (un vent d'est), les globicéphales se retirent en Méditerranée, et lorsqu’ils reviennent dans le détroit, ils se déplacent en très grands groupes.

Nous avons également revu les orques, mais pas dans les mêmes proportions qu'auparavant. Comme chaque année depuis 22 ans, Katharina est toujours extrêmement heureuse lorsqu'elle retrouve la matriarche de ces derniers. Les orques ne s'éloignent pas trop en ce moment, probablement à cause du grand nombre de jeunes baleineaux.

Cette saison, nous avons observé beaucoup de cachalots aux mois de septembre et octobre, c'est-à-dire en dehors de la saison habituelle des cachalots, le printemps. La rencontre la plus particulière a eu lieu lorsqu'un cachalot est apparu juste en dessous de notre bateau avant de s'éloigner tranquillement. A ce moment-là, il régnait sur le bateau un silence exceptionnel. Après tout, un cachalot, qui peut mesurer jusqu'à 18 mètres est très impressionnant lorsque l'on se trouve sur un petit bateau.

En 2019, nous avons enregistré environ 40 observations de rorquals communs avec un total de 65 baleines et 8 baleineaux.

Le nombre de parrainages de dauphins et baleines est passé à 480.

Après que l’équipage eut accompli un marathon de 20 jours d'excursions ininterrompues, nous avons fait la fête ensemble à l’occasion de l'anniversaire de Katharina.

Dans le cadre des "Journées de nettoyage des plages", c'est Jörn Selling qui s'est rendu cette année dans les écoles. Par la suite, il a passé deux demi-journées à nettoyer la plage avec plus de 200 enfants. En tant que sponsor, firmm a contribué en procurant les gants de protection pour les enfants. Les écoles ont fait savoir qu’elles aimeraient réitérer l’expérience l'année prochaine.

Nous avons par ailleurs croisé des narcotrafiquants à bord de leur embarcations haute vitesse, ainsi que des petits canots de migrants qui tentaient de traverser le détroit. .

Le port a fait l'objet d'une attention particulière, lorsque pendant plusieurs semaines, le ferry en provenance du Maroc déversait chaque jour entre 300 et 400 cueilleurs de fruits rouges ainsi que leurs bagages sur les quais, pour les rembarquer chemin inverse quelques mois plus tard.

Le 11 août 2019, une équipe de tournage de la WDR est venue tourner un épisode de l'émission "WDR-Bus-Tour-TV" à Tarifa. En compagnie du bénévole Alexander, ils ont participé à une de nos excursions d’observation. Une fois de plus, en présence d'une équipe de tournage, les baleines ont été à la hauteur de nos espérances et nous ont offert une sortie inoubliable. Après qu'un grand groupe de dauphins bleus et blancs nous a diverti et permis de réaliser de belles photos, un groupe d'orques est apparu de nulle part et complètement hors programme, voguant dans le détroit de Gibraltar!

Quiz

Grande nouveauté de la réunion : un quiz passionnant, préparé par l'équipe de firmm de Tarifa en coopération avec Daniel Ihly et Heike Pahlow. Les dix questions font réfléchir les personnes présentes tout en les amusant. Les réponses seront communiquées plus tard dans la journée avant la remise des prix : 12 super prix fournis par Reto Roderer.

Etat d'avancement du projet SABA et autres sujets d'actualité, sur lesquels firmm a travaillé durant la saison 2019

par Jörn Selling, biologiste marin de firmm à Tarifa

Jörn Selling fait brièvement le point sur le projet SABA (Système d'amarrage des navires dans la baie de Gibraltar). Le but étant de protéger la baie contre les ancres des grands navires au mouillage. Jörn Selling a déjà exposé le sujet en détail lors des réunions précédentes en 2018 et 2019.

Une des difficultés est de trouver une entreprise qui puisse prendre des photos sous-marines dans la baie. Il faut également un bateau approprié équipé d'une telle caméra. Nous avons finalement reçu une offre de la part d’une entreprise. Celle-ci nous a également fait savoir que pas moins de cinq autorisations sont nécessaires pour démarrer le projet. L'entreprise a déposé les demandes d'autorisations en bonne et due forme. Jusqu’à aujourd’hui cependant, ils n’ont reçu aucune réponse et ils sembleraient que les demandes disparaissent dans une sorte de "trou noir".Il est certain que la baie de Gibraltar génère de gros profits et d'éventuelles restrictions ne sont donc pas les bienvenues. Malgré que la baie soit déjà décrétée comme zone protégée, les mouillages continuent et il paraît que la zone de mouillage va même être étendue. Heureusement, il y aurait actuellement un parti politique qui s'y oppose. Jörn Selling dit qu'il n'a aucune idée de la façon dont les choses vont évoluer. Apparemment, ce n’est pas en suivant la filière et la procédure recommandées que l'on progresse.

Dans la deuxième partie de sa conférence, Jörn nous parle d’abord des cachalots. Il explique que ceux-ci, qui chassent les calamars par écholocalisation, sont amenés à avaler beaucoup de plastique. Ainsi il soupçonne que le plastique et les calamars pourraient générer le même schéma de réverbération des ondes de l'écholocalisation. Il estime qu'il serait utile d'approfondir l’étude de cette question.

Place ensuite aux rorquals communs, qui peuvent vivre jusqu'à 100 ans. Au printemps, ils nagent vers l'Atlantique et en automne ils reviennent en Méditerranée. Les baleines du détroit de Gibraltar appartiennent-elles à la même population que celles de la Méditerranée ? Les estimations des stocks en 2003 indiquent que la population en Méditerranée se situe entre 2000 et 8500 animaux, dont 901 dans la mer de Ligurie. La plupart des rorquals communs nagent vers l'ouest, c'est pourquoi Jörn Selling s'est concentré sur eux lors de la préparation de son étude. Grâce au fait que les observations de rorquals sont constantes et régulières durant la saison, il a pu établir un schéma clair de leur comportement migratoire. Le pic de la migration se situe en juin. Selon les estimations, environ 65 baleines migrent vers l'ouest à cette époque. Il faut savoir que la vitesse du courant dans le détroit de Gibraltar varie. À marée basse, un puissant courant vers l'est envahie la mer Méditerranée, tandis qu'à marée haute, ce courant est plus faible et il est donc plus facile pour les baleines de se diriger vers l'océan Atlantique. Par conséquent, les baleines attendent que le courant soit favorable pour traverser le détroit.

Le changement climatique entraîne-t-il une migration plus ou moins importante des baleines ? Les observations du comportement migratoire des oiseaux ont démontré qu'actuellement, ils partent environ 2 semaines plus tôt. Pour savoir si les rorquals communs commencent eux aussi leur migration plus tôt, Jörn Selling a tout recalculé et il a constaté que les baleines migrent effectivement plus tôt.

A quelle population appartiennent les rorquals communs du détroit de Gibraltar ? Le nombre total d'observations par mois ne correspond pas au modèle de migration des rorquals communs de la mer de Ligurie, qui y restent durant l’été. Entre 1921 et 1926, pas moins de 4149 rorquals communs ont été abattus au large de Gibraltar. Jusqu'au début des années‘80, ils étaient pourchassés jusqu'au Cap Finistère en Galicie. Leur extinction rapide suggère qu'il s'agissait d'une petite population locale. De plus, des analyses isotopiques révèlent qu'ils ingéraient une nourriture différente de celle des rorquals communs vivant en Méditerranée. Un rorqual commun marqué d'un dispositif de repérage a migré de la mer de Ligurie jusqu’au nord du Portugal. Des analyses récentes des isotopes stables de carbone (C), azote (N) et oxygène (O) provenant d'échantillons de peau de 151 rorquals communs de Finlande occidentale, de Galicie (Cap Finistère), des Açores et du détroit de Gibraltar montrent que les quatre groupes s'alimentent sur les mêmes territoires de chasse dans le nord-est de l’Atlantique, mais à des moments différents. "Nos" baleines sont là-bas en été. En hiver, elles se nourrissent dans la mer Méditerranée.

Sur base de nos données, nous pouvons émettre l'hypothèse prudente d'une petite reprise de la population. Mais pour le confirmer, il faudrait déterminer leur nombre réel.

En analysant le cérumen d'une baleine, il est possible de mesurer l'hormone de stress accumulée dans le cône de son oreille au fil des années. De ce fait, on peut clairement établir l'influence de l'homme en tant que facteur de stress (par exemple, pendant la guerre 1914 – 1918 ou encore à l'époque de la chasse à la baleine, etc).

Jörn termine sa conférence très instructive et agréable en montrant les images majestueuses d'une baleine bondissante.

Ensuite, beaucoup de personnes ont posé des questions lors du moment question-réponse avec Jörn Selling.

Y a-t-il d'autres baleines que celles que vous connaissez dans le détroit de Gibraltar ?

Jörn Selling: Il y avait autrefois 14 espèces présentes dans le détroit. Aujourd'hui, il y en a encore 7, mais de temps en temps, on peut apercevoir des baleines à bosse, des baleines franches, des petits rorquals, etc.

Peut-on faire quelque chose contre le fléau des algues qui sévit actuellement ?

Jörn Selling: Non. Cette variété d'algue envahissante se répand partout. Elle se propage principalement en été, lorsqu'il fait beau et chaud. Là où elle se développe, elle empeste et les oursins disparaissent. Cette sorte d'algue pousse jusqu'à 40m de profondeur et même sur les concombres de mer en mouvement. Une possibilité serait d'importer ses ennemis naturels du Japon. Cependant, même dans ce cas, il y a un risque que ces ennemis en question préfèrent les espèces indigènes et cela ne ferait qu'empirer la situation. Pour le moment, il ne nous reste qu'à espérer que la nature s'en chargera elle-même.

Y a-t-il des solutions au problème du bruit généré par les navires ?

Jörn Selling:: Il existe sur le marché des moteurs électriques ou hybrides, et même des générateurs diesel qui entraînent un moteur électrique silencieux. Mais la puissance de ceux-ci n'est pas encore suffisante. Et comme « le temps, c'est de l'argent », la volonté d'améliorer la pollution sonore n'est pas à l’ordre du jour.

Existe-t-il des recensements et des statistiques sur la présence de mammifères marins autres que le rorqual commun ?

Jörn Selling:

: Il n'y a pas de chiffres exacts. Il fut un temps où l'on comptait les globicéphales en utilisant la technique de la photo-identification. Mais c'était il y a longtemps. Maintenant, le recensement est basé sur l'expérience. Les dauphins communs de la baie d'Algésiras ont pratiquement disparu de la Méditerranée. Ce n'est qu'autour de Gibraltar que la population est plus ou moins stable. Le dauphin bleu se porte bien grâce à son comportement océanique. Les grands dauphins se portent également assez bien. Aussi, sont-ils plus résistants que les globicéphales contre le virus qui infeste périodiquement le détroit. En Méditerranée, il y a de plus en plus de cachalots qui s'échouent ; victimes de la pollution plastique. La population de rorquals communs a quelque peu augmenté, mais n'atteindra plus jamais les chiffres d’avant.

Que faire pour rendre les navires moins dangereux pour les baleines ?

Jörn Selling:Réduire la vitesse de croisière!

GP Challenge 2020, de Gibraltar à Palerme

Rüdiger Böhm et Lars Kyprian

Un défi extraordinaire : 2 hommes, 2 jambes, 1 bateau, 2020 miles nautiques de Gibraltar à Palerme. Le départ se fera à Tarifa. Ensuite, Rüdiger Böhm, qui a perdu ses jambes lors d’un accident, et son ami Lars Kyprian, ancien officier de la marine, s'attaqueront aux 2020 milles nautiques qui les séparent de Palerme à bord de leur catamaran de course. Ils seront escortés par un bateau de soutien.

Samuel Notz présente brièvement les deux aventuriers et leur demande ensuite : Comment êtes-vous arrivés à ce projet ?

Lars Kyprian: Un jour, Rüdiger, mon ami, est passé prendre un café. Après de nombreuses heures et ... deux coupes de Prosecco, j'ai eu l'idée de faire un challenge à la voile. Au début, je pensais que de toute façon, cela ne pouvait pas marcher - sans mes jambes. Mais quelques coupes plus tard, je me suis dit que ça fonctionnerait peut-être à bord d'un catamaran. Faisons un essai sur le lac de Garde ! C'est ce que nous avons fait et cela a fonctionné.

Rüdiger Böhm: Je suis un coach de motivation professionnel. Les limites, c'est dans la tête qu'elles se posent. Avec mes idées et mes projets fous, je veux illustrer ce que cela signifie. Je veux prouver qu'il est possible pour chacun de réaliser un projet, si on le souhaite passionnément. Tout comme Katharina l'a prouvé de façon impressionnante.

Lars Kyprian et Rüdiger Böhm en alternance : D: La mise à l'eau du catamaran et du canot pneumatique aura lieu le 28 août 2020 chez firmm, à Tarifa. L'idée est que le lancement soit encadré par des bateaux et par des baleines et des dauphins. Étant donné que nous allons partir en tournée avec le documentaire du challenge, ce sera une bonne promotion pour firmm. Par la suite, il y aura plusieurs événements et manifestations de sponsoring auxquels firmm sera donc associé via le documentaire. La vente d'un bracelet est également prévue et la moitié des bénéfices sera reversée à une association pour les personnes handicapées et l'autre moitié à firmm. Tous ceux qui ont fait un don pour le projet seront visibles sur la voile avant. La moitié des dons reçus à ce jour sera également reversé à firmm.

Samuel Notz leur souhaite le meilleur au nom de tous et les félicite pour leur courage.

En conclusion, Katharina invite toutes les personnes non-Suisses à vernir signer l'initiative citoyenne européenne "Sharkproject".

C'est en remerciant tous les médias, les entreprises et toutes les personnes qui ont soutenu la fondation firmm de quelque manière que ce soit, que la 22ième réunion annuelle se termine vers 21h40.

La 23ème réunion annuelle de firmm aura lieu le 20 février 2021.

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