Des thons qui sautent

par Jörn Selling

Texte: Jörn Selling / Photos: Eduardo Montano Peralto

Depuis deux semaines nous voyons des thons à la surface de l’eau, ce qui n’est pas étonnant pour la saison. La plus part du temps on reconnaît les bancs de loin à la surface frisée de la mer, de temps en temps on aperçoit une nageoire dorsale ou une tache claire quand ils se mettent sur le côté. Quand ils se déplacent rapidement, cela forme des couronnes d’écume, et on pense par erreur qu’il pourrait s’agir de dauphins.

Ce que nous voyons par contre pour la première fois cette année, ce sont des thons qui sautent en croix et en travers en dehors de l’eau. Il semble qu’après la chasse, les puffins cendrés (calonectris diomedea) s’attroupent et contrôlent d’en haut s’il reste quelque chose pour eux.

Thunfische Thunfische

Il est par contre connu qu’ils ont faim après avoir frayé en méditerranée et retournent dans l’Atlantique et ainsi ils peuvent aussi être péchés avec un hameçon et un appât, mais normalement ça ce passe sous l’eau à l’abri des regards.

Il y a deux semaines les Almadrabas ont enfin été ouverts. Ce sont les filets statiques avec lesquels des thons prêts à frayer, en route vers la Méditerranée, sont attrapés. Depuis 2008 on n’a plus le droit de pêcher autant qu’on veut, mais on doit respecter un quota. Quand ce quota est atteint, il arrive que beaucoup de thons restent capturés encore pendant de longs jours, jusqu’à ce qu’il soit confirmé qu’ils doivent être libérés. Hélas il est alors trop tard pour eux pour arriver à temps dans les territoires de frai en méditerranée et c’est pour ça que nous soupçonnons que ce sont eux qui sont ces thons sautants, restés dans le détroit pendant un bout de temps pour chasser.

Thunfische Thunfische

Les pécheurs à la ligne, qui pêchent le thon à l’hameçon quand ils reviennent vers l’Atlantique, après s’être reproduits, sont désavantagés. Ils reçoivent du gouvernement espagnol un quota misérable, qui est déjà épuisé au bout de deux semaines. C’est la raison pour laquelle la saison des orques est devenue très courte, en particulier la partie de la saison ou il nous est possible de proposer des tours d’orques, quand ils tournent autour des pécheurs. Autrement, dans le meilleur des cas on en aperçoit par-ci, par-là, principalement au près des pêcheurs marocain qui se moquent des quotas et attrapent du thon jusqu’à fin septembre. La région est atteignable en l’espace des sorties régulières de deux heures et l’espoir se concentre de pouvoir les observer là-bas.

Ainsi les pêcheurs qui font de la pêche durable, les Orcas et les observateurs de baleine ont la portion congrue, pendant que les filets circulaires et Almadrabas destructifs reçoivent la plus grande parties des quotas de thons.

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