Une randonnée magnifique le long de la côte méditerranéenne (Tarifa - Torre de Guadalmesí)

Texte et images de Sonja van den Bossche
Traduction: firmm

Un peu déçue qu'il n'y ait plus de place sur le bateau le jour de mon congé, je me suis décidée à réaliser la randonnée qui m'avait inspirée depuis l'excursion du littoral quelques jours auparavant avec Jörn Selling, le biologiste marin de firmm, qui montrait aux participants du cours d'une semaine pour observer les dauphins et les baleines toutes sortes d'animaux vivant dans la zone touchée par les marées. La géologie de cette côte est aussi intéressante que son histoire.

  

La randonnée le long de la côte méditerranéenne pour aller jusqu'au tour de Guadalmesí commence devant la grande forteresse de Tarifa de Guzmán Le Bon. Pendant des siècles le chemin "La Colada de la Costa" a servi pour transporter le bétail entre Tarifa et Algeciras, la ville à l'Est, en passant par le Parc National du Détroit. J'ai calculé quelques deux heures de marche par chemin, donc quatre au total, et je m'étais mise en route tôt cet après-midi-là.
J'ai passé deux ponts en bois pour traverser des ruisseaux secs. Le chemin me menait à travers des champs de fleurs, des plateformes de roches d'origine sédimentaire (des flyschs), des bunkers, des ruines et des criques. De l'autre côté du Détroit le Mont Moïse (Jebel Musa) avec ses 850 mètres de hauteur, s'impose une des Colonnes d'Hercule, l'autre c'est le fameux Rocher de Gibraltar.
En marchant je croisais des groupes de vaches, de moutons et de chèvres et deux ânes qui pâturaient. Quelques mouettes évoluaient et glapissaient en m'accompagnant le long de ce paysage solitaire, mais varié et spectaculaire formé par les millions d'années de "levante" et de "poniente", les vents de l'Est et de l'Ouest, ainsi que par les cultures humaines des derniers 3000 ans.

  

En marchant j'admirais les sculptures et les plateformes formées par l'abrasion des marées. Ce sont des couches rocheuses en position verticale bougées par les plaques tectoniques entre l'Afrique et l'Europe. 

   
 

 
Dans les rochers verticaux il y a des trouées mystérieuses d'un diamètre de 2-3 cms - ressemblant à des guêpiers - formées par le vent et l'eau salé.
Les 498  bunkers et les autres forteresses dans la région ont été construits sous le Régime de  Franco après la guerre civile en Espagne pour protéger les frontières entre Conil de la Frontera et la rivière Guardiaro, surtout dans les environs de Gibraltar. 
La tour de Guadalmesí, avec une hauteur d’environ 15m, est la destination de la randonnée. Elle a été construite en 1588 sous Philippe II d' Espagne, dans l'embouchure de la rivière Guadalmesí où les barbaresques puisaient de l'eau car c'est la seule rivière qui mène de l'eau pendant l'été. Son devoir était donc la protection du vol d'eau entre Tarifa et Algeciras et de garantir l'accès à la seule source d'eau dans la région. En plus les habitants étaient avertis en cas d'une approche d'un ennemi. Autour de La Tour de Guadalmesí il y a quelques maisons en ruines, lesquelles ont été occupées probablement par détachements militaires. Une autre fonction de la tour était la vigilance du transit au Détroit en maintenant le contact avec la Tour du Moine et l’ile des Pigeons.
 

   

La parole « Guadalmesi » vient de l’arabe et signifie « rivière de la femme ». Selon la légende, les personnes de la zone cachaient leurs femmes près de la fontaine de la rivière Guadalmesi à la Sierra Luna pour éviter qu’elles soient enlevées par les pirates et étaient vendues comme esclaves à travers le Détroit de Gibraltar.

Près de la tour il y a un observatoire d’oiseaux. Pendant le printemps nous pouvons observer beaucoup d’espèces d’oiseaux planeurs, comme les aigles bottés, aigles doigts, cigognes, vautours, faucons, milans noirs, abejeros et busards cendrés entre autres, en train de traverser le Detroit, en prenant avantage des courants d’air pour planer. De ce mirador nous avons une vue imprenable du Jebel Musa au Maroc, parce que la distance entre L’Afrique et l’Europe ici est de  seulement 14,40 km.

  

Pendant le long chemin du retour, soudain j’écoutais la corne du ferry et je me sentais soulagée : j’étais à Tarifa !

Ce fut un après-midi épuisant, mais très agréable au Détroit de Gibraltar, un lieu mythologique et magique entre deux continents –l’Europe et l’Afrique- et deux mers –la mer Méditerranée et l’océan Atlantique. J'ai réalisé que l'on peut se trouver en mer avec les merveilleux dauphins et baleines mais  aussi à terre avec ce don de la nature.